Apprendre de l'artiste

"De l'art, nous avons à prendre de la graine" J. Lacan

What’s happening?

Dans cette page, retrouvez les évènements culturels à venir, en France et dans le monde.
Profitez de l’espace de commentaire pour nous faire part des manifestations remarquables que vous avez visitées ou que vous organisez.

9 Réponses to “What’s happening?”

  1. eduasca said

    VEUILLEZ LAISSER CE CORPS DANS L’ETAT OU VOUS L’AVEZ TROUVE EN ENTRANT Cie lever du jour. D’après trois romans de Chloé Delaume. Mise en scène et interprétation : D. Alvado, A. Bourgès et A. Malfi. Du 1er au 12 décembre 2009. Trois comédiennes incarnent, tour à tour, leur auteur, Chloé Delaume. Dans un style baroque et poétique, celle-ci revient sur son enfance et sa vie de jeune femme tourmentée, jusqu’à être dépassée par le personnage de fiction qu’elle s’est créé pour exister et qui tente de l’annexer elle, auteur, et son corps. Cette situation surréaliste devient alors spectacle, les tableaux où s’affrontent humour et provocation se croisent et convoquent le public à la renaissance de l’auteur via l’écriture.
    THEATRE DU PONT NEUF Quartier St Cyprien 8 place Arzac 31300 TOULOUSE – 0562215178 http://theatredupontneuf.fr

  2. eduasca said

    LA ROUTE
    de John Hillcoat (Etats-Unis 2009) avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Robert Duvall et Charlize Theron. (1 h 59.)
    file:///C:/Users/Eduardo/Desktop/Viggo%20Mortensen%20et%20Kodi%20SmitMcPhee.jpg

    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/12/01/la-route-l-apocalypse-hier_1274279_3476.html

    Cette route revient toujours à son point de départ : le roman de Cormac McCarthy, récit du voyage qu’entreprennent un père et son fils à travers les Etats-Unis, quelque temps après un cataclysme indéfini. Le réalisateur australien John Hillcoat a parfaitement compris le propos et le style du romancier texan, c’est un bienfait et une malédiction pour ce film souvent saisissant et pourtant victime d’une étrange faiblesse.
    L’homme (Viggo Mortensen) et l’enfant (Kodi Smit-McPhee) ont quitté le nord des Etats-Unis et se dirigent vers le sud et la mer, le Golfe du Mexique, probablement. Depuis la catastrophe, le ciel est couvert, les animaux et les plantes sont morts, l’immense majorité des êtres humains a péri et les survivants se répartissent entre chasseurs et gibiers.

    Au fil des ans, Cormac McCarthy a fait de la violence américaine la matière de ses romans. Méridien de sang (la frontière mexicaine vers 1850) et Ce pays n’est pas pour le vieil homme (le Texas au temps de Ronald Reagan) forment un diptyque dont les panneaux sont séparés par un siècle et demi de conquête de l’Ouest, de guerre de Sécession, de ségrégation, de violences urbaines. La Route a l’ambition de donner une portée universelle à cette malédiction américaine. L’histoire et la géographie sont effacées par la catastrophe, il ne reste plus que la pulsion assassine et le désir de survivre. Comme si les fermiers, les ouvriers du chemin de fer, les industriels avaient disparu, ne laissant derrière eux que les derniers Indiens pourchassés par des chasseurs de prime payés au scalp.

    John Hillcoat a aussi fait de la violence son sujet d’élection, qu’il a traité dans Ghosts of the Civil Dead (situé dans un pénitencier de haute sécurité) et The Proposition (chasse à l’homme dans l’Australie coloniale). Au fil de cette misérable odyssée, il arrive qu’il trouve le rapport exact entre l’attachement de ses deux héros à leur humanité et l’anéantissement de ce qui les entoure. La mise en scène recourt souvent aux effets numériques mais pour l’essentiel, les décors sont ceux de l’Amérique postindustrielle : paysages charbonniers de Pennsylvanie, la Nouvelle-Orléans après Katrina, forêts rongées par les pluies acides. Dans ce monde sans soleil, les personnages vivent de souvenirs qui s’effacent peu à peu. La rencontre d’une bande cannibale est proprement terrifiante, mêlant les cauchemars des pires films de zombies et la réalité des guerres civiles.

    Mais La Route, celle de Cormac McCarthy, celle de John Hillcoat, ne se perd pas dans le néant. Peut-être las du pessimisme de ses ouvrages précédents, le romancier a infléchi le cours de son récit, vers la fin du livre. A la lecture, on pouvait en concevoir un certain soulagement – comme si l’on recevait de bonnes nouvelles de l’auteur. A l’écran, cette concession à l’optimisme prend une forme plus gênante surtout vers la fin du film, qui édulcore ce voyage, le ramenant trop près des balises hollywoodiennes.

    • midite said

      Une réflexion à propos de la fin du film…
      « Couvre-le bien et descend vers le sud » furent les dernières paroles de la mère au père à propos de l’enfant. La mère morte n’est pas-toute absente, même si les souvenirs s’effacent, même si de sa photo le père se sépare…Car au fond les recommandations maternelles auxquelles se soumet au pied de la lettre le père l’orientent tout au long de ce voyage. L’espoir que ces paroles contenaient trouve à s’incarner dans la rencontre finale…
      Cette rencontre m’a paru peu crédible, trop belle pour être vraie, comme si la vie et le rêve se confondaient. J’ai entendu dire que McCarthy avait eu l’idée de ce livre un jour où, son enfant endormi près de lui, il avait pensé à sa propre mort et à ce qui adviendrait de son fils…Peut-être que cette scène finale « optimiste » recouvre un point de réel inassimilable auquel se heurte l’auteur?

      • Victor Rodriguez said

        Oui il y a de ça. Le père subit le même sort que tous les héros des romans de Mccarthy. A ceci près que dans celui-là, le fils peut faire sa route. Le monde reste tel qu’il est, horrible et cruel, mais il peut s’avancer en sachant ce qui est bon et ce qui est mauvais. Principe basique, mais essenciel.

    • eduasca said

      Il semblerai qu’il faille faire une distinction entre « optimisme » et « pari ». Il me semble que le père est dans la position de la méfiance, de la protection, de la fuite. Seul compte le lien à son fils, pris dans le désir pour sa femme. Femme et enfant sont imbriqués, il est en permanence avec l’une (en rêve, en souvenir) et avec l’autre (dans la grisaille quotidienne de leur route). Tout Autre est méchant ou susceptible de nuire, de peser, d’entraver. Le fils, lui, définit progressivement sa position. Elle ne lui est pas donnée d’emblée, il la construit, il s’appuie sur une croyance au père, mais il fait un choix différent, celui du pari, de l’acte. Cette ouverture ne me semble pas se confondre avec un optimisme. Rien ne garantie aucun happy end. On pourrait dire que dans cette expérience extrême dans laquelle McCarthy s’est trouvé plongé, seulement en regardant son enfant endormi, il semble pris dans un questionnement : ou bien s’enfermer à l’abri des autres, ou bien tenter d’inscrire à nouveau le lien. La mort ou la vie, comme les deux seuls choix pour lui.

  3. eduasca said

    20 janvier 2010, sortie en France du dernier film d’Abbas Kiarostami SHIRIN; http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/ A. Kiarostami à propos de son nouveau film SHIRIN

  4. eduasca said

    Prochaine séance du Séminaire Apprendre de l’Artiste, après la conversation avec Laurent Mauvignier :

    VEUILLEZ LAISSER CE CORPS DANS L’ETAT OU VOUS L’AVEZ TROUVE EN ENTRANT

    dernière création théâtrale de la compagnie Lever du jour sur des textes de Chloé Delaume, chacune des trois comédiennes incarne un aspect de l’auteur, tour à tour complices, fraternelles ou en guerre l’une envers l’autre. Avec Delphine Alvado, Anne Bourgès et Alexandra Malfi.
    Au Théâtre du Grand Rond (http://grand.rond.org)
    Bord de scène animé par Christiane Terrisse et Florence Nègre après la séance du 17 mars à 21h.
    Réservations au 0561621485

    Inspiré de trois romans de Chloé Delaume, Le cri du Sablier, Les mouflettes d’Atropos et La vanité des somnambules, ce spectacle livre un parcours de vie : de l’enfance traumatisée au personnage de fiction, en passant par la confrontation au monde adulte. Au travers du geste, de la parole et de l’image, trois comédiennes donnent voix au personnage, faisant ainsi résonner l’écriture baroque et poétique de l’auteur. Il est question ici de rencontres amoureuses, du refus de la parole comme défense contre le monde adulte, mais aussi de la volonté d’être maître de son futur au moyen de l’écriture autofictionnelle.
    D’une enfant maltraitée, à la jalousie amoureuse, en passant par l’expérience de la prostitution, c’est un parcours initiatique qui trouvera son aboutissement dans la création d’un personnage devenu aussi réel qu’imaginaire.

  5. eduasca said

    Vernissage de l’Exposition de Justin Jones au Confort des Etranges à Toulouse. Le mardi 4 mai à 18h30.
    http://galerie-le-confort-des-etranges.com/les%20permanents/les-permanents-jones.html

    • eduasca said

      Comme on s’ignore !…C’est la vie qui peu à peu, cas par cas, nous permet de remarquer que ce qui est le plus important pour notre cœur, ou pour notre esprit, ne nous est pas appris par le raisonnement mais par des puissances autres.  (Proust, ‘A la Recherche Du Temps Perdu’)

      Il y a le sujet de l’oeuvre – ce qui est représenté – puis il y a la signification de l’oeuvre – le sujet derrière le sujet en quelque sorte. Parfois il n’y a pas de sens plus profond, mais souvent dans mon travail quelque chose d’autre se passe, que je suis réticent à expliquer – dans une bonne oeuvre il y a toujours des niveaux d’ambiguïté et de signification – mon opinion n’est que mon opinion, peut-être que votre interprétation est meilleure que la mienne, pourquoi la limiter à un point de vue? Mais voici au moins quelques-unes des choses qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai peint cette série.

      Le point de départ pour ‘Love-Lies-Bleeding’ a été de trouver des photos d’enfants rendus orpheins par la Grande Terreur stalinienne de 1937-1938. Ces photos en particulier, qui ressemblent aux photos de criminels prises dans les prisons, sont uniquement des photos de garçon. Les projections comme les cornes existent effectivement dans les photos, un effet créé par la lumière crue que j’ai exagéré dans les peintures. Le thème général de mon oeuvre est la vulnérabilité de l’homme – la fragilité de la vie, la fluidité de la personnalité et de la mémoire – ces images poignantes semblaient avoir fixé en une fraction de secondes le destin de toute une génération, et peut-être de l’humanité dans son ensemble – vulnérables, particuliers, inconscients, ineffable – et seul.

      ‘Love-Lies-Bleeding’ est le nom commun anglais donné à la plante annuelle Amaranthus caudatus (‘Queue de Renard’), un nom joliment ambigü à la connotation délicieusement sombre. Il s’agit donc d’un titre à la recherche d’une oeuvre, et non le contraire – et quoi de mieux que cette série de têtes, comme des bourgeons en fleurs, certains à l’air effrayé, d’autres défiants, en colère, impuissants…des enfants dont l’amour qu’ils trouvaient dans leur famille, leur maison, leur vie, a été altéré par un acte aléatoire au-delà de leur compréhension. Lequel d’entre nous n’est pas soumis à de telles marées et transformations du destin?

      There is the subject of the work, the thing portrayed, and there is the meaning of the work – the subject behind the subject, as it were. Sometimes there may not be any deeper meaning, but often in my own work there is something else going on, which I am reluctant to explain – if a work is any good there are always levels of ambiguity and meaning – my opinion is only my opinion, maybe your interpretation is better than my own, why limit it to one view? But here at least are a few of the things going through my head when I made this series.

      The starting point for ‘Love Lies Bleeding’ was finding photographs, like prison mugshots, of children made orphans by Stalin’s ‘Great Terror’ of the 1930’s. These particular photo’s were only of boys. The horn-like projections were actually there in the photos, a trick of the harsh light, which I have played with and exaggerated in the paintings. The general theme of my work is  human  vulnerability – the fragility of life, the fluidity of personality and memory – these poignant images seemed to have fixed in a fraction of a second the fate of a whole generation, and perhaps humanity as a whole – vulnerable, individual, unknowing, ineffable – and alone.

      Love Lies Bleeding is the common English name given to the flowering plant  amaranthus caudatus, a beautifully ambiguous name with deliciously dark connotations. A title in search of a work – and what better than this series of heads, like flowering buds, some of them looking scared, others defiant, angry, helpless…children who’s own love of family, home, their very lives, has been altered by a random act beyond their comprehension. Which of us is not subject to such tides and transformations of fate?

      Justin Jones 2010

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